En marge de la publication de ses résultats, Sony confirmé la cession à un fonds d'investissement japonais de sa branche PC.
C'est désormais officiel! Le géant japonais de l'électronique Sony va céder sa division PC et la marque Vaio au fonds d'investissement japonais, Japan Industrial Partners. Le montant de l'opération n'a pas été révélé mais il avoisinerait les 400 millions d'euros.
Le symbole est important, même si Sony est un acteur mineur du marché des PC. Sa part de marché mondiale est estimée à 1,9% par le cabinet Gartner, ce qui le place au neuvième rang mondial. Les ventes d'ordinateurs du japonais ont chuté de près de 30% en deux ans, à quelque 6 millions de terminaux. Pire, les PC sont une source de pertes et viennent peser sur les performances de la division mobiles à laquelle ils sont intégrés. Fin octobre, cette activité avait affiché une perte de 9 millions de dollars, contre 23 millions un an plus tôt, sauvée par les bonnes performances des smartphones, dont les ventes ont grimpé de 68%. A tel point que Sony va supprimer 5000 emplois environ dans ses activités de télévision et de PC notamment d'ici mars 2015.
Le positionnement plutôt haut de gamme de Sony semble s'avérer payant dans les smartphones, ce qui n'est pas le cas dans les PC. Cela ne lui a pas permis de résister à la montée en puissance de nouveaux concurrents, ni à la chute globale du marché. L'année dernière, les ventes de PC dans le monde ont reculé de 10%, avec 315 millions d'ordinateurs vendus, tandis que les ventes des tablettes ont progressé de 49%, à 180 millions. Les PC «traditionnels» ont été à la fois pénalisés par la concurrence des tablettes et par la montée en puissance d'Android (le système d'exploitation de Google, très répandu dans les smartphones), au détriment de Windows, de son concurrent Microsoft.
Samsung à la peine
Pratiquement tous les acteurs s'interrogent sur la marche à suivre. Le chinois Lenovo, numéro un mondial des PC, met désormais l'accent sur les «PC +»: les smartphones, tablettes, PC hybrides (mi-ordinateurs, mi-tablettes) et les terminaux sous Android. De leur côté, les taïwanais Asus et Acer explorent également de nouvelles voies, faisant eux aussi la part belle aux convertibles et aux PC sous Android, à moins de 200 euros.
Face à l'érosion de ses ventes, l'américain HP a envisagé dès août 2011 d'abandonner les PC. Une stratégie stoppée par Meg Whitman à son arrivée à la tête de l'entreprise quelques semaines plus tard. Depuis, HP a mis l'accent sur le design et s'est lui aussi tourné vers Android. Ce qui n'empêche pas les analystes financiers de régulièrement évoquer un arrêt des PC! C'est notamment pour échapper à de telles pressions que Michael Dell a choisi de reprendre le groupe qui porte son nom et de le retirer de la Bourse. Le temps de «restructurer l'entreprise», qui s'apprêterait supprimer 2000 à 3000 postes sur 109.000 dans le monde. Même Samsung a buté sur le marché des PC. En 2012, le coréen visait la première place sur le segment des PC portables. Depuis, le groupe s'est imposé dans les tablettes, en prenant l'ascendant sur Apple et ses iPad. Mais a essuyé un échec dans les PC. Apple est le seul groupe, avec Lenovo, dont les ventes d'ordinateurs continuent de progresser. Apple représente un peu moins de 5,5% des ventes mondiales d'ordinateurs, mais règne en maître sur le haut de gamme.
Source : www.lefigaro.fr