Mécénat, économies, fidélisation… Les directeurs de festivals font flèche de tout bois

Mécénat, économies, fidélisation… Les directeurs de festivals font flèche de tout bois

Dominique Delorme, directeur des Nuits de Fourvière : “Fidéliser les artistes est un vrai choix” Pour leur 70e anniversaire, Les Nuits de Fourvière affichent une parfaite santé.

Pour leur 70e anniversaire, Les Nuits de Fourvière affichent une parfaite santé. Autour de son théâtre antique surplombant Lyon, le festival propose huit semaines de spectacles éclectiques. Et s’appuie, selon son directeur, Dominique Delorme, sur sa proximité avec les artistes.

« Fourvière est conçu comme un service public. Jusqu’en 2006, le festival était géré par le conseil général du Rhône et lui coûtait 3,7 millions d’euros. Avec 65 000 spectateurs, il engendrait 1,5 million d’euros de recettes. On reçoit aujourd’hui la même subvention, mais les recettes propres (billetterie et mécénat) sont passées à 6,3 millions d’euros, le nombre de spectateurs ayant doublé. Entre-temps, Les Nuits de Fourvière sont devenues un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) dirigé en autonomie. C’est l’un des plus gros festivals de France, mais tout est piloté avec beaucoup de souplesse par une équipe de douze permanents.

L’autre force de l’événement, c’est son site exceptionnel. Grâce à nos deux théâtres antiques, Fourvière rayonne entre Genève, Montélimar et Chalon-sur-Saône, soit 6,5 millions d’habitants. Pour des artistes comme Björk, dont c’est le deuxième passage chez nous, les gens viennent parfois d’Angleterre.

Fidéliser les artistes est un vrai choix. En leur faisant visiter le site, je leur demande : “Ce théâtre vous inspire-t-il un projet que vous n’avez jamais pu réaliser ?” En 2007, on a organisé une rencontre entre Bartabas, un habitué, et Philip Glass. Le soir même, ils ont inventé un spectacle pour l’année suivante. Ce ne sont pas des “coups” mais une philosophie de création et d’accompagnement. C’est aussi un mélange d’artisanat et d’industrie. On mixe les économies du théâtre, de la danse… et on crée des passerelles. »

Propos recueillis par Y.O.

source : www.telerama.fr

photo : © J. Rambaud/Andia

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