AVANT, PENDANT & APRES… SAUVEZ LA NUIT !
A Lyon, pour le monde de la nuit, il y a eu un avant, et un après l’association « Sauvez la nuit ».
AVANT « SAUVEZ LA NUIT »
Avant… les exploitants de lieux de nuit déploraient l'attitude trop répressive de la préfecture de police et la précarité dans laquelle étaient maintenus beaucoup d'établissements de nuit.
Avec la ville, le dialogue était inexistant, et d’une façon plus large, le métier souffrait de la crise, et d'une règlementation trop rigide.
Enfin, pour couronner le tout, Lyon traînait, même au delà de son grand Lyon, sa réputation de bonnet de nuit…
D’ou, avec l'appui du Medef et de la CCI de Lyon, le cri d’alarme lancé par les professionnels : « La nuit lyonnaise est-elle en danger ? ».
PENDANT « SAUVEZ LA NUIT »
Le message étant passé, il fallait désormais tenter de sortir les entreprises du secteur de la précarité ».
Très vite, avec la Préfecture, un dialogue s’est engagé, face au danger, les professionnels s’étant rassemblés sur une base commune ils pouvaient agir et bénéficier d'une meilleure visibilité́ vis à vis de la police, comme des élus.
Sur ces entrefaits, un syndicat minoritaire faisait appel auprès de l'administration pour faire baisser l'heure de fermeture des établissements soumis à dérogation (de 4 h à 3 heures).
Heureusement, grâce à la volonté conjointe du Maire et du Préfet soutenus par les autres syndicats, le pire fut évité et la ville échappa à un 8 décembre fermant ses lieux de nuit à une heure du matin…
Ce qui ne tue pas rendant plus fort, ce fut le début d’une nouvelle ère de travail en bonne intelligence avec la Police, la Sûreté Urbaine, la Préfecture et la Ville de Lyon. Des partenaires avec lesquels, jusqu'alors, les relations étaient inexistantes.
Derrière cette implication mutuelle et un objectif qui peut paraitre surprenant pour des clubs : la défense de l'emploi et du tourisme d'affaires, l’objectif affiché fut repris par toutes les parties prenantes. Même Bernard Fontanel, président du Medef Lyon-Rhône, déclara que la ville de Lyon ne pouvait se développer sans une nuit lyonnaise vivante et attractive… Un page se tournait !
APRES « SAUVEZ LA NUIT »
Apres le temps de l’association « sauvez la nuit » les professionnels se sont structurés grâce au syndicat patronal leader l’UMIH. Au sein de cette organisation professionnelle les transfuges de l’association on crée « l’Umih-Nuit », présidée désormais par Pierre Chambon.
Epaulé de Marc Chabert, Geoffrey Clavel, Vincent Covolo et Thierry Lahon tous ces francs tireurs se sont aguerris à la diplomatie, la concertation et l’écoute de tous. Ils travaillent désormais au développement d'une vie nocturne de qualité en synergie avec tous les services et les élus.
L’outil qui permet tout cela, est bien sûr la « Une charte pour la qualité de la nuit nocturne ». Créée en 2006, et réactualisée en 2013. Aujourd’hui, en nombre d’adhérents, elle est la première de France.
Elaborée en tenant compte des impératifs des uns et des autres, elle évolue et s’améliore avec la mise en place des « cellules de veilles » et du « comité d’adhésion » qui permettent que les préconisations instituées par cette charte se traduisent réellement dans la réalité.
ET DEMAIN…
Pour demain, il va falloir maintenant valoriser et améliorer cette charte. Il faut qu’elle devienne incontournable et réellement utile. L’idée d’avantages accordés en contrepartie d’un engagement réel et sérieux commence à faire son chemin.
Les professionnels ont désormais l’ambition de jouer un rôle plein et entier dans le cadre de l'attraction touristique lyonnaise. Pour se faire, ils vont continuer à travailler avec la mairie, la Préfecture et même s’ils le souhaitent, l'Office du tourisme.
Les acteurs de la nuit souhaiteraient que se mette en place une vraie communication sur la nuit lyonnaise, en faisant valoir qu'elle ne pose pas seulement de problèmes de nuisances, mais surtout qu'elle recèle des aspects positifs et qu'elle peut jouer un rôle dans le cadre du rayonnement de la ville !
Aujourd’hui, il est loin le temps ou on allait dans les clubs pour refaire le monde… C’est une autre époque, une industrie, un secteur d’activité en mutation, dans un contexte qui évolue, lentement, mais dans le bon sens…
Nous devons privilégier le dialogue, qui fait toujours avancer les choses. Aujourd’hui que nous avons la chance de le faire avec les politiques, qu’ils ont la volonté de comprendre cet univers trop longtemps marginalisé, cela permet d’abonder dans le sens, celui de la jeunesse mais aussi des riverains, donc au final, tout le monde y gagne !