Deuxième du classement des constructeurs, loin derrière un team Red Bull désormais intouchable, la Scuderia Ferrari entend bien le rester jusqu’à la fin de la saison. La marge de manoeuvre des monoplaces rouges est néanmoins ténue, l’écurie Lotus, notamment, se faisant de plus en plus pressante et ambitieuse.
S’il paraît acquis que Red Bull célébrera encore un doublé cette saison, la bataille des dauphins bat son plein en cette fin d’exercice. Chez les constructeurs plus encore que chez les pilotes. Deuxième de la hiérarchie actuellement, Ferrari est sous pression, menacé tant par Mercedes que par Lotus à quatre courses de la fin des débats. Si la Scuderia a gagné des points sur le team allemand le week-end dernier au Japon, l’écurie d’Enstone a mis tout le monde d’accord, engrangeant comme en Corée du Sud bien plus d’unités que ses rivales.
Alors que l’Inde, Abu Dhabi, les Etats-Unis et le Brésil restent au programme, Ferrari ne compte ainsi que 10 longueurs d’avance sur Mercedes, 33 sur Lotus qui deux rendez-vous plus tôt accusait encore 68 points de retard sur le team de Maranello. Un bond significatif qui rend Eric Boullier, le patron de l’écurie britannique, fatalement gourmand. "La pression est sur eux, pas sur nous. C'est peut-être un peu ambitieux, mais si nous restons sur notre lancée, nous pouvons aller chercher la deuxième place", claironne-t-il, confiant après le tir groupé coréen de Kimi Räikkönen et Romain Grosjean puis le nouveau podium du pilote franco-suisse à Suzuka.
Alan Permane, responsable des opérations piste chez Lotus, se veut lui aussi optimiste, arguments relayés sur L'Equipe à l’appui. "Les circuits qui viennent ressemblent à la Corée du Sud et au Japon, ils demandent le même type d'appuis aéros. Nous aurons aussi à disposition des pneus mediums et softs, ce qui nous convient parfaitement. Nous savons que nous sommes performants avec les mediums, et à ce stade de la saison, aucune équipe ne va réellement faire progresser sa voiture. Nous sommes plus rapides que Ferrari en qualifications et en course, même s'ils ont Fernando. Quant à Mercedes, nous sommes à peu près au même niveau qu'eux, voire peut-être un peu moins rapides en qualifications, mais en course nous sommes meilleurs. Je pense que nous pouvons doubler une des deux équipes, voire les deux."
Ferrari cependant n’entend pas se laisser faire. "La lutte pour la deuxième place, avec Mercedes et Lotus, s'est intensifiée. C'est très serré et nous devons nous assurer de faire progresser la voiture. Et nous pouvons le faire, martèle Stefano Domenicali, le patron de la Scuderia. Nous devons notamment être meilleurs en qualifications, car beaucoup de choses dépendent de votre position sur la grille de départ, puis de la manière dont vous gérez ensuite le trafic. Même si nous savons que les Red Bull sont très fortes et que Mercedes a sans doute quelque chose en plus, nous allons tenter de nous améliorer dans l’exercice des qualifications pour les Grands Prix à venir. C’est notre objectif !" Sans cela Ferrari verra sans doute Mercedes, voire Lotus, lui griller la politesse d’ici la fin de la saison.