Le duo électro français Justice sortait le 7 mai son album live "All Access Arenas", peu avant que ses compères de la French touch Daft Punk n'envahissent la planète avec "Random Access Memories". Mais pas de quoi être éclipsés pour autant. Xavier de Rosnay et Gaspard Augé montrent qu'ils en ont dans le ventre et qu'une flopée de fans est là pour danser à l'unisson devant ces divins interprètes qui changent l'électro en disco ou hard rock sans craindre l'eau froide.
Après le DVD et l'album live de leur tournée "A cross the universe" en 2008, place cette fois à la version live d'un show de la série de concerts que Justice a menée depuis la sortie d'"Audio, Video, Disco" en 2011. Sans répit, le groupe n'a pas cessé de tourner dans le monde entier depuis et n'a pas non plus oublié ses précédents faits d'armes qui ont remué la scène électro française et mondiale, en injectant dans son set des titres plus vieux et un gros pourcentage de disco et même de rock. Le 19 juillet 2012, Justice était dans le sud de la France, à Nîmes. C'est dans les Arènes de la "Rome française" que le duo a fait exploser sa musique à la figure de plus de 2 000 spectateurs réunis pour l'occasion et prêts à en découdre à grands cris et mouvements de danse compulsifs. Vous n'y étiez pas ? Session de rattrapage avec "All Access Arenas", puissant et hypnotisant, avec paillettes, cuir et moustache.
Justice a beau convaincre sur un album studio et être capable de créer des pépites sonores qui tournent en boucle dans toutes les soirées, le duo révèle aussi tout son talent en live, en décuplant sa créativité, en faisant monter l'adrénaline et en communiant avec son public avec des titres surpuissants qui défilent sans qu'aucune pause soit accordée. Ça commence par des cris et les voix ne cesseront ne s'égosiller jusqu'à la piste finale. "All Access Arenas" fait une place à l'auditeur pour écouter le show au milieu de cette foule moite. D'où un album live où le son des platines peine parfois à faire entendre tous les détails des compositions mais qui atteint son but : transformer votre salon en une salle de concert. La magie réside dans le travail d'alchimiste de Justice, qui crée son set en recyclant des morceaux anciens pour en faire des neufs et mieux faire valser les têtes et les corps. Le premier titre marie ainsi "Genesis" qui ouvrait l'album "Cross" avec le single "Civilization" d'"Audio, Video, Disco".
A propos de "Disco", alors que Daft Punk rend clairement hommage au genre avec son nouvel album et ses collaborateurs, Justice lui clame aussi son amour : "disco disco i need to disco", répète la fin du titre "New Lands". Mais le rock se manifeste aussi par d'intenses riffs de guitare, dès l'intro avec "Genesis" ou plus tard avec "Canon" et "Audio, Video, Disco". Et même le hip hop s'invite discrètement à la fin de "D.A.N.C.E.". Justice maltraite ses morceaux, pas de pitié pour les nouveaux de son dernier album "Audio, Video, Disco" dont il faisait la promo. "Horsepower" rencontre "DVNO" de "Cross" tandis que "On'n'On" invite pour les rappels "We Are Your Friends", son remix d'un titre de Simian. C'est enfin sur "Phantom Pt. II" que Justice termine son concert, dans l'apothéose de beats surpuissants qui ont fait tomber les dernières gouttes de sueur des fans présents à Nîmes. Et pas besoin d'être dans l'arène pour avoir l'impression d'avoir dansé toute la nuit.
Sourcr : musicactu.com