Sebastian Vettel vit une fin d’été à double tranchant. Net leader du championnat du monde, vainqueur des trois derniers Grands Prix, l’Allemand est pourtant copieusement sifflé sur les podiums. Et ça commence à l’agacer…
"Baby Schumi" marche-t-il sur les traces de son modèle ? Le pilote Red Bull fonce vers un quatrième titre de champion du monde consécutif, un exploit que seuls Juan-Manuel Fangio et Michael Schumacher ont réalisé par le passé. Mais l’Allemand fait aussi face à une popularité en berne, illustrée par les sifflets reçus sur les derniers podiums. Si, à Monza, une telle bronca pouvait s’expliquer par l’amour des tifosi pour Ferrari et Fernando Alonso, entendre les mêmes huées à Singapour reste plus surprenant.
La domination implacable de l’alliage Red Bull-Vettel commencerait-elle à faire des envieux et à détourner le public d’une fin de saison sans grand suspense ? Possible, Schumacher avait connu le même désamour au plus fort de sa mainmise sur la F1. L’amateur de course automobile se fascine pour les duels à couteaux tirés, les batailles pour le moindre point et les titres mondiaux arrachés de haute lutte dans les derniers tours du tout dernier Grand Prix, pas pour les cavaliers seuls en tête de course.
Vettel : "Quand les autres se la coulent douce…"
Son patron est venu à sa défense. "Sebastian dit toujours que cela ne lui fait rien. Il a de larges épaules mais aussi des sentiments. Il a une âme et ces sifflets sont une honte, n’a pas hésité à réagir Christian Horner. Interrogé en conférence de presse après la course, Vettel était resté très calme, lui qui avait déjà dû faire face à un ouragan médiatique après sa manœuvre sur Webber à Sepang. "Ce n'est pas agréable, mais je pense que vous devriez regarder les tribunes autour. La plupart des fans sont habillés en rouge, Ferrari a une base de fans très solide pour une raison: ils ont beaucoup de tradition en Formule Un, ils ont un vécu important et ils ont eu plus de succès que n'importe quelle autre équipe. C'est normal en sport que quand, certaines personnes soutiennent un pilote, ils n'aiment pas voir un autre l’emporter. Évidemment, je ne leur ai pas donné la course la plus excitante qui soit, ajoutait-il au sujet de sa démonstration en course. Mais pour vivre des jours comme cela, ça ne me dérange pas."
Vraiment ? Interrogé par Bild en début de semaine, le triple champion du monde s’est montré franchement plus agressif. "Quand les autres rentrent à la maison et se la coulent douce dans la piscine, nous nous travaillons encore sur la voiture, a-t-il confié. Nous essayons encore d’en sortir un peu plus à chaque fois. Cela se voit sur un week-end et cela fait la différence sur une année." Et la presse allemande de venir à la défense de son poulain, présenté comme un bourreau de travail. Ses rivaux apprécieront… Pas sûr que Vettel y ait gagné des partisans dans le paddock de la F1.
Source : sports.fr