Dans un long entretien accordé à la BBC, Zlatan Ibrahimvic a refait le film de sa vie, de ses débuts à Rosengard, un quartier de Malmö, à son passage dans les plus grands clubs européens jusqu’à son arrivée à Paris. De quoi préciser qu’il se voyait y rester jusqu’à la fin de son contrat, même si en football, rien n’est écrit à l’avance, rappelle-t-il.
"Quand je regarde en arrière et que je vois d’où je viens, qui aurait pu penser que le gars de Rosengard aurait fait ces choses là ? Qui aurait pu penser que ce gars de Rosengard deviendrait capitaine de l’équipe nationale de Suède ? Qui aurait pensé qu’il battrait ces records de buts ?" Et qui aurait pu penser qu’il jouerait un jour pour le Paris Saint-Germain ? Invité par la BBC à revenir sur son parcours, suivant le fil de son autobiographie (Moi, Zlatan), Zlatan Ibrahimovic s’est livré pendant près de deux heures. Un exercice auquel il se prête de bonne grâce...
L’occasion de corriger cette image tronquée de lui, qui voudrait qu’il soit arrogant, hautain, difficile à vivre pour un entraîneur. "Je me suis toujours placé en deuxième, j’aime rendre les autres heureux. Où j’ai joué, j’ai gagné (neuf titres de champion en dix ans avec cinq clubs différents, ndlr). Mais je me sens seulement satisfait si mes coéquipiers, les fans, chacun est heureux. J’ai un grand cœur, assure-t-il, conscient que ses antécédents n’aident pas. J’étais un garçon difficile. J’étais un jeune homme en colère. J’ai fait beaucoup de choses stupides, beaucoup d’erreurs, mais j’ai appris de tout. Je fais toujours des erreurs et j’apprends toujours d’elles. Personne n’est parfait. J’ai eu beaucoup de murs à franchir pour en arriver là."
Là, c’est au Paris Saint-Germain après être passé par l’Ajax Amsterdam, la Juventus Turin, l’Inter Milan, le FC Barcelone et l’AC Milan. Des clubs où il a côtoyé les plus grands entraîneurs: Fabio Capello - "il m’a donné cette mentalité de gagnant" - José Mourinho- "il m’a transformé de chat en lion, il a révélé des choses en moi à l’Inter que personne n’avait réussi avant" - mais aussi Carlo Ancelotti, "l’homme le plus fantastique" qui lui a été donné de rencontrer dans ce milieu, "presque comme un père". Un seul regret, sa relation conflictuelle avec Pep Guardiola qui l’a conduit à quitter le Barça un an après son arrivée. "Je ne sais toujours pas pourquoi et je ne le saurai peut-être jamais", dit-il de ce silence que lui opposait l’ancien entraîneur catalan, aujourd’hui au Bayern Munich.
Plus jeune, cet échec aurait pu le brûler, reconnaît-il. Plus aujourd’hui. "Avant, cette colère me contrôlait. Aujourd’hui, je la contrôle." Il en a fait la démonstration un soir de novembre 2012 à Stockholm avec la Suède contre l’Angleterre. "J’ai marqué un, puis deux, puis trois buts", énumère-t-il comme autant de réponses à la presse anglaise qui le harcelait sur son manque de réussite face aux clubs anglais. Et que dire du quatrième, ce retourné acrobatique à plus de trente mètres du but de Joe Hart, lequel s’en souviendra longtemps ? Peut-être le plus beau de sa carrière. "Je pense, oui. C’est un but que vous ne marquez pas tous les jours. C’est sympa quand vous tentez un geste comme celui-là et que ça rentre."
Un but qui a marqué les esprits en Angleterre, au point d’en faire un sujet de convoitises. Alors la Premier League un jour ? "Mon temps est passé, répond-il. J’ai plus de 30 ans, ma relation avec le PSG et avec l'équipe est bonne. A Paris, j'ai de grandes responsabilités, j'ai le sentiment que je peux apporter toutes mes qualités là-bas, donc, dans mon esprit, c'est non." Une bonne nouvelle pour le PSG. "Mais on ne sait jamais ce qu'il peut se passer dans lefootball, précise-t-il. A Barcelone, je pensais y rester pour cinq ans, finalement je suis parti au bout d'un. Dès que je planifie mon futur, il change donc autant prendre les jours l’un après l’autre."
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