Le groupe de rap marseillais se produisait lundi soir dans le Grand Théâtre des Nuits de Fourvière.
Ce sont les "petits frères" de ¨Psy 4 de la Rime qui ouvert la nuit avec une heure de set ambiancé. Un pogo et un harlem shake ont été organisés dans la fosse et les gradins par les 3 chanteurs déchaînés. Le public était déjà chaud.
Il est devenu bouillant quand les membres d'IAM ont débarqué sur scène. Une hystérie collective s'est emparée du site, pour ne plus le lâcher jusqu'à la fin des hostilités. C'est simple, AKH et ses potes ne pouvaient plus en placer une, ils étaient souvent bouche bée devant la clameur lyonnaise.
Dès que Shurik'n ouvrait la bouche pour chanter avec sa voix d'outre-tombe, le public reprenait dans une incroyable unisson les couplets entiers, et dieu sait qu'ils sont longs chez IAM! Même chose, en plus intense, pour Akhetanon. L'homme et son crâne rasé n'ont pas pris une année, et chaque fois qu'il chantait, ça faisait mouche.
On aura eu droit lundi à beaucoup de titres de L'Ecole du Micro d'Argent. Nés sous la même étoile est devenue une prière, Petit Frère une ode à la vertu des aînés, L'école du micro d'argent une catharsis guerrière dont le refrain prenait des incantations messianiques, Quand tu allais, on revenait un battle de qui connaîtra le mieux les paroles, et L'Empire du côté obscur une espèce d'apothéose à grand renfort de sabres lasers. "Luke aide moi... Idiote il est trop tard!" le public s'emporte, ça saute, ça danse, les gradins sont debout et le restent, toutes les mains se tentent, on est heureux de les voir eux sur scène, alors on crie, plus fort que les enceintes. Les coussins virevoltent, AKH les attrapent au vol ou fait des têtes dignes des meilleurs avant-centres de l'OM.
Ce groupe est mythique au vrai sens du terme, il est entré dans la légende collective des Français de moins de 40 ans. Qu'ils soient fans de Marseille ou non. Les Bad Boys de Marseille est repris si fort qu'AKH s'en étonne et remercie l'assemblée. Aux premiers accords de Je danse le Mia, la fosse et les tribunes explosent. Tout le monde connaît les paroles, l'osmose est totale, même quand après une pause un peu longue le public chante "Et ils sont où les marseillais?". C'est de la taquinerie car IAM ce n'est pas la haine de l'autre, c'est tout le contraire. Les petits tiraillements entre deux villes (Lyon et Marseille) font ici sourire, on chambre, point. IAM à Fourvière, terminé avec l'immense Demain c'est loin, c'était géant. On a gouté à l’incomparable style du serval les gones.
Source : www.lyonmag.com