Du 36 au 46, c’est un peu la mission de cette nouvelle agence de mannequin un peu particulière. Fini les physiques interchangeables, l’agence JAG a décidé d’ouvrir ses portes à des mannequins de toute morphologie.
Cette structure d’un nouveau genre, ce sont deux anciens de la célèbre agence FORD qui en ont eu l’idée. Gary Dakin et Jaclyn Sarka expliquent leur initiative : « Nous sommes la première agence à New York uniquement dédiée aux femmes de toutes tailles. Le but est de mettre des filles de toutes tailles en couverture des magazines, dans les publicités et ne plus s’arrêter. » Deux agents qui font la preuve de leur volonté bien marquée de mettre en valeur des corps qui sortent de cette norme fort discriminante de la minceur extrême.
Mais le contrepied que veulent prendre Dakin et Sarka ne se fait pas seulement contre le principe de maigreur. Il s’agit également de remettre en cause une terminologie peu flatteuse liée aux mannequins rondes. Les agences réservées aux mannequins « plus-size » comme on les appelle existent déjà (Ford a une division plus-size depuis 1998 qui a d’ailleurs été fermée récemment) mais ont tendance à reléguer les filles rondes dans un pôle en particulier en les stigmatisant carrément. Cette nouvelle agence veut, au contraire, prôner le mélange des silhouettes. « La taille moyenne des filles que nous représentons est 44/46 mais il y a aussi des 40 et des 48. Et si on tombe amoureux d’un 38 ou d’un 36 alors on la prendra» explique Gary Dakin.
Pour l’instant, JAG représente 30 mannequins dont la célèbre Jennie Runk qui s’est fait connaitre en posant en maillot de bain pour H&M. Bien dans sa taille 46, la jeune femme (qui est un canon précisons-le) avait à l’époque déclaré : « C’est ce que je voulais obtenir, montrer aux femmes que c’est bien d’avoir confiance en soi, même si on ne répond pas aux critères populaires de perfection»
Elle avait d’ailleurs également critiqué l’appellation plus-size dans laquelle on la rangeait volontiers. « Les gens pensent que plus-size = grosse. C’est complètement absurde car bon nombre de femmes considérées comme plus-size sont en fait dans la moyenne américaine. »
Alors bonne idée cette nouvelle agence œcuménique ? A priori oui. Quand on sait que les ventes de poupées Barbie chutent car elles ne seraient pas une vision réaliste du corps des femmes, on se dit que la société est prête à plus de diversité.
Mais loin de vouloir jouer les rabats joie, on attend quand même des preuves concrètes des conséquences de cette initiative. La mode va-t-elle jouer le jeu ? Telle est la question. Car pour l’instant les mannequins « plus-size » restent des images subliminales dans un univers ultra normé. On connait Crystal Renn et Tara Lynn mais soyons honnêtes, elles se font plutôt rares dans les publications et publicités grand publics et ont surtout profité d’un phénomène de mode.
L’ambition de cette nouvelle agence, c’est bien de nous habituer à ces physiques qui changent pour que justement ils ne se démarquent plus mais disparaissent dans le flot d’images que nous absorbons tous les jours. Parce qu’une belle fille est une belle fille, quel que soit le numéro sur l’étiquette de son jean.
Source: www.grazia.fr