Handisport – Les championnats du monde d’athlétisme handisport se déroulent du 19 au 28 juillet. L’équipe de France entend y briller et faire davantage changer le regard sur le handisport…
«Handicapés ou valides, cela na change rien. Nous avons les mêmes valeurs». A quelques jours de faire son entrée dans les championnats du monde d’athlétisme handisport (19-28 juillet à Lyon), Marie-Amélie le Fur, capitaine de l’équipe de France, amputée d’une jambe, annonce la couleur et tente de tordre le cou aux clichés. «La France a pas mal de choses à prouver, notamment qu’elle est une grande nation du sport».
Une petite amélioration
Durant dix jours, 100 pays et 1236 athlètes participeront à la compétition. Mais peu de média relaieront l’événement en direct. «C’est dommage mais le handisport n’est pas le seul sport à subir un manque de médiatisation, relativise Marie-Amélie le Fur. Il est vrai que depuis les Jeux paralympiques de Londres, ça s’est amélioré et que nous avons gardé certains médias à nos côtés.»
«Le handisport est beaucoup moins médiatique au niveau national qu’au niveau des régions, poursuit Mandy François-Elie, sacrée elle aussi sur 100m l’été dernier (catégorie T37). En Martinique, par exemple, les journaux locaux en parlent beaucoup et sont un bon relais pour nous.» «Les athlètes sont aussi performants que les valides. Et même parfois plus», sourit son entraîneur.
La Chine en avance
Les idées difficiles à changer seraient-elles propre à la France ? «Les Anglais ont fait un grand bond en avant de ce côté-là. On l’a vu avec le public à Londres», répond Vincent Ferring, kiné des Bleus. Si aucune chaîne de télévision française n’a retransmis les Jeux de Londres, les médias britanniques ont joué le jeu à fond. La chaîne de télévision Channel 4 par exemple, a enregistré des audiences de 7 millions de téléspectateurs en moyenne avec des pics allant jusqu’à 11 millions. Même chose en Chine lors des Jeux paralympiques de Pékin, durant lesquels près de 80 000 spectateurs venaient à chaque course, encourager l’équipe nationale.
Un mal français ?
« En France, le mélange entre le handicap et le sport paraît aux yeux de beaucoup, comme incongru, poursuit Vincent Ferring. Le rapport avec le handicap est teinté de peur et d’inhibition. On en a une représentation très négative. On admire les performances des athlètes par compassion, on se dit qu’ils sont bien courageux d’avoir réalisé cet exploit. Mais on oublie de se dire que ce sont des sportifs de haut niveau avant tout. Un gars en fauteuil peut être très heureux, je vous assure.» En témoigne Julien Casoli, médaillé de bronze sur 5000m qui a perdu l’usage de ses jambes à 14 ans. «Aujourd’hui mon handicap est une chance, déclarait-il avant Jeux de Londres. Le sport a changé ma vie. La preuve, je fais le tour du monde. Si je n’avais pas été sportif de haut niveau, je n’aurais pas connu le même train de vie. Je ne partirais en vacances qu’une fois par an comme tout le monde.»
Source : www.20minutes.fr