Beats by Dr Dre (Beats, pour les intimes), est la marque dont le succès a attisé la convoitise au point de provoquer une déferlante de casques haut de gamme. Dans les faits, Beats a su se forger une solide réputation grâce à ses designs audacieux et ses plans com bien huilés. Davantage qu'il n'a brillé sur la précision de ses rendus audio, portés sur les basses à l'excès. Le Mixr, dont l'égérie n'est autre que DJ David Guetta, parviendra-t-il à rectifier le tir ? Le casque sorti fin 2011 est aujourd'hui ré-édité, décliné en cinq nouveaux coloris ultra flashy (gamme Neon).
Présentation et ergonomie
Destiné aux DJ, le casque a été pensé pour pouvoir être vu dans l'obscurité des salles de concert. Pas d'inquiétude de ce côté là, à partir du moment où on opte pour un des cinq coloris dit flashys mais en fait parfaitement fluos. Il faut assumer… ou préférer les plus classiques noir, blanc ou rouge. Les deux autres aspects primordiaux pour l'usage DJ sont la résistance du casque et son ergonomie. Pas de souci là non plus, le Mixr apparaît très robuste et bien fini, en dépit d'une odeur de pétrole fort déplaisante au déballage (mais qui s'estompe au bout de quelques jours).
Le serre-tête en plastique offre tension et flexibilité, les charnières rotatives (270°) en métal assurent modularité, pliage du casque et résistance. Une conception efficace, à défaut d'être pleinement confortable. En effet, si les 210 g se supportent très bien, le plaquage ferme des écouteurs de 7 cm de diamètre (type supra-aural donc) devient vite douloureux pour les oreilles. Peut-être que comme pour l'odeur, cette tension s'amenuise avec le temps… Le revers positif de la médaille, c'est que l'isolation passive est excellente.
Bon point auquel nous a habitués la marque : le câble détachable, avec connexion possible sur les deux écouteurs et daisy chaining (chaînage en cascade de plusieurs casques). Beats va au bout de son raisonnement en fournissant deux câbles, un avec télécommande micro (module de finition moyenne, pour iOS, Android et Blackberry), l'autre sans et en partie torsadé. L'adaptateur 6,35 mm trouve également sa place dans l'étui semi-rigide, ainsi qu'un carré de micro fibre dont on ne comprend pas bien l'utilité, étant donné que l'aspect du casque est mate.
Quid de l'audio ?
Beats n'est jamais très bavard sur les spécifications de ses casques, le Mixr en est une preuve de plus. La grande question, c'est comment sonne-t-il ? Sans grande surprise, c'est une écoute très survoltée que propose le Mixr, avec une emphase toute particulière sur les basses, et c'est peu dire. On ne se refait pas ! Qui recherche des sensations, entendez par là avoir ses tympans secoués comme des pruniers, sera servi. La pression de l'attaque des graves est énorme, au point où des instruments pas censés percuter se mettent à percuter. De la sensation, mais pas du naturel. Ce rendu colle donc davantage aux musiques électroniques, ça n'est pas un hasard si Guetta prête son image.
Les médiums (notamment toutes les fréquences des guitares) manquent de dégagement et sonnent donc un peu froid. On a toutefois connu pire chez Beats, la restitution est ici tout à fait acceptable malgré la forte coloration. La lecture reste assez précise même si l'opulence des basses tend à capter toute l'attention de l'auditeur au détriment du milieu du spectre. Ce qui empêche le Mixr de faire de la bouillie, c'est sa bonne présence dans les aigus, avec une cristallinité qui équilibre par le contraste la puissance des graves. Côté volume, le Mixr est également généreux, parfait même sur une source peu puissante. Enfin, si l'image sonore n'est pas des plus larges, le positionnement des instruments est lui assez précis.
Conclusion
Avec le Neon Mixr, Beats devrait vraisemblablement parvenir à toucher sa cible. Des fans de David Guetta (et autres artistes de la même veine) aux personnes sensibles à ce type de design, en passant par les amoureux de basses gonflées aux hormones et les DJ, il y a de quoi être optimiste sur les ventes. La bonne nouvelle, c'est que le casque ne sonne pas si mal en dépit de sa forte coloration. Du moins, sur des musiques franches, notamment dans le registre de l'électronique. Nous voyons cependant trois fausses notes dans la partition (outre les teintes suspectes et l'odeur déplaisante qui émane du Mixr) : le rendu typé qui ne convient pas aux instrumentations nuancées, le port du casque qui met la tête en étau, et le prix de 200 à 250 €. Un bon Beats, mais un casque spécial…
Source : www.clubic.com