« Dis donc, tu es d’une humeur de dogue, aujourd’hui ! Qu’est-ce qui se passe ? Tu as tes règles ? » Cette réflexion, pour machiste qu’elle apparaisse de prime abord, pourrait bien avoir un fond de vérité ! En effet, selon une étude Ipsos réalisée en décembre 2012 pour Always et Tampax, 70 % des Françaises interrogées estiment que leurs règles influencent directement leur humeur.
L’étude révèle également que cette période serait, pour 76 % des femmes, à l’origine de leur fatigue et qu’elle aurait, pour près de 80 %, un impact négatif sur leur sexualité. « C’est normal, estime le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue-andrologue, car nombreuses sont les femmes qui souffrent de règles douloureuses. » De fait, comme l’indique le médecin, « il y a dans le sang des enzymes et des prostaglandines qui peuvent être responsables de minicontractions locales, de maux de tête, de nausées et de vomissements, surtout en début de cycle ». On comprend alors aisément que, dans ces cas, l’humeur coquine ne soit pas au rendez-vous !
« A cela s’ajoute le fait que, pendant très longtemps, dans pratiquement toutes les religions, les femmes étaient considérées comme impures et souvent isolées de tous pendant leurs règles. Même si ce n’est plus le cas aujourd’hui, ce poids archaïque et ancestral perdure inconsciemment, poursuit le spécialiste. De plus, la plupart considèrent le sang comme sale et se sentent souillées. C’est de l’ordre de l’irrationnel, de l’émotionnel, mais c’est ainsi. »
Résultat : 79 % renoncent purement et simplement à faire l’amour. Restent 21 % qui, pour un peu moins de la moitié (44 %), ne changent en rien leurs pratiques sexuelles habituelles, tandis que les autres choisissent de se faire malgré tout plaisir en privilégiant les caresses coquines.
« Les premières se sont débarrassées de ce poids de l’ordre du péché, le plus souvent grâce à leur partenaire. Elles ont intégré le fait que, excepté en cas d’infections sexuellement transmissibles, il n’y a aucune contre-indication à faire l’amour pendant les règles. Les secondes se débrouillent à leur façon pour avoir du plaisir et contenter leur compagnon, mais sans pénétration vaginale », précise le Dr Mimoun. De fait, pourquoi se priver, surtout quand on sait, comme l’affirme le spécialiste, que l’orgasme est un excellent antidouleur ?
Source : www.femina.fr